Douze, de Jasper Kent

Un roman fantastique se passant pendant la campagne de Russie. Il n’en fallut pas plus à l’amateur d’histoire militaire que je suis pour m’intéresser à Douze de Jasper Kent.
La base de l’intrigue est relativement simple. Débordés par la Grande Armée de Napoléon qui s’approche inexorablement de Moscou quelques soldats russes, qui ont pour spécialité de s’occuper des opérations du type espionnage et sabotage, font appel à un groupe de mercenaires venant de Valachie. Ces derniers vont se révéler d’une efficacité peu commune pour ce qui est d’étriper son prochain. Mais cette particularité va rapidement attirer la curiosité puis l’inquiétude des soldats qui les ont engagés.

Le récit est à la première personne, vu par le capitaine Alexeï Ivanovitch Danilov, soldat de sa majesté impériale Alexandre Ier, tsar de toutes les Russies. Partagé entre sa maîtresse à Moscou et son épouse et son fils restés à Saint-Pétersbourg, autant qu’entre l’amitié avec ses compagnons et sa fidélité à son pays, le capitaine Danilov assiste à l’écriture de l’histoire et tente d’y participer. Le roman peut se considérer comme de l’histoire secrète, hors du cadre habituel de ce genre (généralement la deuxième guerre mondiale ou la guerre froide), matinée de fantastique.
J’ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de Douze. La période historique choisie n’y est pas pour rien et Kent ne s’est évidemment pas privé d’utiliser le franchissement de la célèbre Bérézina, ni l’incendie de Moscou. J’avoue que j’aurais été bien déçu s’il ne l’avait pas fait. L’ouvrage n’est pas non plus sans me rappeler le classique Michel Strogoff, de Jules Verne, et a attiré inévitablement mon attention sur un autre classique, de Tolstoï cette fois, à savoir Guerre et paix.
Douze est amené à être le premier volume d’une série de cinq romans suivant la famille Danilov à travers un siècle d’histoire russe, de la campagne de Russie jusqu’aux prémisses de la révolution de 1917. Le projet est ambitieux et j’attends avec une certaine impatience la sortie du second volume pour le moment intitulé Thirteen years later (Treize ans après), qui mettra un peu l’éclairage sur la transition entre Alexandre I et Nicolas I et la tentative de révolution qui eu lieu à ce moment. Si les volumes suivants sont du même tonneau que celui-là ça promet une belle série à terme.

Douze

Douze (Twelve)
de Jasper Kent
traduit par Sandrine Burriel
illustration de Paul Young
éditions Bragelonne
480 pages (grand format broché)

 disponible en numérique chez 7switch

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