Succubus Blues, de Richelle Mead

Après la louve-garou, la sorcière ou la vampire voici la succube. Il faut bien que les différentes séries du genre arrivent à se distinguer les unes des autres. Voila donc Succubus Blues, de Richelle Mead, premier volume des aventures de Georgina Kincaid.
Georgina est libraire pour gagner sa vie et succube parce qu’elle a signé un contrat. Depuis des siècles elle séduit donc les hommes pour leur voler leur vie et leur âme. Mais après de trop nombreuses années de loyaux services Georgina en a assez de se nourrir des âmes de ceux qui lui plaisent. Du coup elle ne couche plus qu’avec des minables. Et quand ça fait un siècle que cela dure il n’est pas surprenant que la libraire n’ait plus vraiment le moral.
Mais deux évènements vont égayer un peu son morne quotidien. Georgina va d’abord avoir la chance de lier connaissance avec son auteur fétiche. Mais surtout quelqu’un, ou quelque chose, commence à s’attaquer aux différents immortels de la ville.
Sur le papier ce bouquin avait de bonnes chances de me laisser sur le bas côté en cours de route. La partie errance sentimentale est assez volumineuse dans le récit, la narratrice, étant succube, est forcément obsédée par l’envie de coucher avec tout ce qui a la moindre once de virilité. Bref ça aurait pu être sacrément chiant. Et pourtant non. J’ai même dévoré l’ouvrage et je dois avouer que j’étais bien plus intéressé par la déprime de la narratrice et les quelques réminiscences de son passé (bien intégrées dans le récit) que par l’enquête concernant le mystérieux agresseur.
Et puis là au moins on a une libraire qui donne vraiment l’impression d’aimer les livres, pas comme une autre croisée dernièrement en bit-lit. D’ailleurs la plupart des passages où Georgina se retrouve confrontée à son auteur favori sont savoureux pour qui a déjà eu l’occasion de vivre ce genre de moment : rencontrer son idole et ne pas arriver à aligner trois mots sans bafouiller.
Enfin j’ai particulièrement apprécié le duo démon/ange qui gère les affaires surnaturelles de la ville, me rappelant évidemment une autre paire de duettistes mis en scène par Terry Pratchett et Neil Gaiman dans « De bons présages ».
Finalement le principal défaut du roman reste que vous devrez encore attendre jusqu’au 26 de ce mois pour en profiter. De mon côté j’attends de voir avec impatience comment notre héroïne va gérer son avenir, qui s’annonce tout sauf facile vu les choix qu’elle a du faire dans ce premier opus.
Subbucus blues (Succubus blues)
de Richelle Mead
traduit de l’anglais par Benoit Domis
illustration de Jean-Sébastien Rossbach
collection L’ombre
Editions Bragelonne
370 pages
Vous pouvez acheter ce livre : grand format ou poche
Georgina étant à la pointe de la technologie elle est sur facebook (les premiers chapitres y sont lisibles et audibles)