Blood and Bone, de Ian C. Esslemont

Petit à petit, je continue de faire le tour de l’univers malazéen avec les romans de Ian Cameron Esslemont. Après un Orb, Sceptre, Throne qui revenait du côté de Genabackis, on part avec Blood & Bone faire un tour sur un continent encore inexploré par les autres ouvrages : Jacuruku.

Alors que les thaumaturges qui contrôlent le nord-est du continent organisent une nouvelle expédition pour percer les mystères de la jungle qui couvrent la moitié est, les tribus du sud se préparent à lancer un raid sur leurs voisins du nord.

A travers les différents romans explorant l’univers malazéen, Erikson et Esslemont se sont occupés à produire des récits différents en variant les ambiances, les environnements, etc. Cette fois, on va avoir toute une partie de l’ouvrage avec un goût de quête de l’Eldorado. Comme nous sommes dans le domaine de la fantasy, les dangers de la jungle viennent autant de sa faune et de sa flore qui vont décimer petit à petit l’expédition. La direction de celle-ci ne sera pas que paix et félicité. Bref, une petite ambiance à la Aguirre, la colère de Dieu.

Je trouve toujours un certain soin à la description des civilisations, des religions, coutumes, etc. Notamment sur l’aspect empilement historique. Ici, on voit une nouvelle fois la façon dont les religions peuvent être remplacées par d’autres et disparaître. On repère d’ailleurs parfois à quelques petits détails que l’auteur a une expérience en archéologie.

Comme d’habitude, les personnages ne peuvent pas être regroupés sommairement en deux camps opposés. Les factions sont multiples et au sein de chacune, chaque protagoniste a ses objectifs personnels qui ne coïncident pas toujours avec ceux de ses compagnons. Cet opus est d’ailleurs l’occasion de retrouver quelques membres de la Crimson Guard ainsi que quelques uns de leurs anciens collègues. Bien évidemment, les entités divines de diverses sortes sont de la partie.

Esslemont rend bien cette ambiance de truc qui se déglingue petit à petit, pour la partie du récit qui concerne l’expédition dans la jungle. Au milieu du drame qui se noue, l’auteur sait semer un peu d’humour. J’ai en particulier apprécié les comptes rendus du scribe de l’expédition auprès de son chef : des petites séquences d’humour noir entre deux personnages en pleine dérive.

Si l’action se passe sur un nouveau continent et qu’une bonne partie des personnages sont de nouveaux venus pour le lecteur, on sent toujours cette connexion avec le reste de l’univers malazéen. Et pas seulement du fait que l’on retrouve quelques figures déjà connues du lecteur. Rien n’est jamais complètement en vase clos et les événements qui se passent à un endroit déclenchent a minima un écho ailleurs, quand ça n’y a pas quelques répercussions.

Avec Blood and Bone, Ian C. Esslemont propose l’exploration d’un nouveau pan de l’univers malazéen. Et il le fait en livrant un récit un peu différent des précédents, chose que j’apprécie beaucoup. J’y retrouve cependant ce qui fait que j’aime les ouvrages de cet univers : des personnages hauts en couleur, une intrigue multiple et avec un peu de complexité, des lieux et des sociétés riches de détails et qui reflètent bien leur histoire passé, sans oublier une dose d’entités divines et toujours la sensation que l’univers proposé dépassent largement le cadre du présent récit. J’ai donc passé un fort bon moment avec cet ouvrage. Il me reste maintenant à lire Assail, le dernier des Malazan Novels d’Esslemont avant de me lancer dans une autre série de cet univers.

Blood and Bone
de Ian C. Esslemont
illustration de Steve Stone
éditions Bantam / Tor
environ 580 pages (grand format) environ 810 pages (poche)

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2 réflexions sur « Blood and Bone, de Ian C. Esslemont »

  1. Je compte bien m’attaquer au compère de Erikson, une fois le cycle de celui-ci achevé.Surtout qu’ils écrivent des pavés tous les deux. Je ne pense pas qu’il soit indispensable de les lire en parallèle ?…

    1. La lecture en parallèle n’est effectivement pas totalement indispensable. Cependant, on peut s’éviter un ou deux spoilers majeur en intercalant Return of the Crimson Guard (de Esslemont) entre Reaper’s Gale et Toll the Hounds (de Erikson). Le schéma suivant donne une idée de l’ordre dans lequel se place les bouquins et des éventuelles dépendances en terme de révélation. De mémoire, les différents romans ont d’ailleurs été publiés dans un ordre qui a permis aux lecteurs de l’époque de faire les choses à peu près dans le bon ordre.
      Note que les bouquins d’Esslemont sont assez épais, mais globalement moins que ceux d’Erikson. La page wikipedia anglophone sur l’univers donne une idée des volumes de texte des différents romans.

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