Pays rouge, de Joe Abercrombie

Après Servir froid et Les héros, Joe Abercrombie a écrit un troisième roman isolé, toujours dans l’univers de La Première Loi. Jusqu’ici, tout s’est bien passé pour moi et je n’ai pas eu beaucoup de réserves à exprimer sur cette exploration de la création du britannique. Que va-t-il en être de Pays rouge, dernier roman dans ce monde avant que l’auteur ne change, temporairement, de voie ?

Après une histoire de vengeance puis celle d’une bataille, Abercrombie nous entraîne encore dans une nouvelle contrée, en cours de colonisation. Farouche Sud, une jeune femme, voit son frère et sa sœur enlevés par une bande de brigands. Accompagnée de Placide, elle décide de les traquer à travers toute la contrée, un voyage ponctué de nombreuses rencontres et de quelques révélations.

On voit assez rapidement l’inspiration que l’auteur prend du côté de la conquête de l’Ouest et des westerns de manière générale. Le convoi de colons que rejoignent Farouche et Placide contient notamment quelques figures assez classiques du genre. On suit donc pendant toute une partie du récit ce groupe de pionniers qui rêvent d’un monde meilleur, ou en tout cas moins pourri que celui qu’ils ont quitté de façon plus ou moins volontaire. Le lecteur aura évidemment droit aux frictions avec les tribus locales qui ne voient pas forcément d’un bon œil ces gens venus d’ailleurs ; on profitera aussi des risques des traversées de cours d’eau.

Comme souvent chez Abercrombie, les bonnes répliques fusent régulièrement. Du côté des personnages, on a toujours un assortiment assez varié mais généralement peu reluisant. De la même façon que dans Servir froid et Les héros, le néophyte pourra se lancer directement dans l’ouvrage sans trop y perdre, mais celui qui connaît déjà son univers aura le plaisir de retrouver certains personnages ou des références à des événements passés. Ces trois livres forment un assemble assez varié et le lecteur peut ne pas les apprécier tous au même niveau vu la disparité des ambiances.

Avec Pays rouge, Abercrombie nous offre une belle ballade du côté du western, avec de bons morceaux à se mettre sous la dent. Je reprocherais une fin peut-être un peu trop facile, mais probablement en phase avec certaines de ses inspirations cinématographiques. L’auteur changeant d’univers dans son prochain ouvrage, on verra s’il sait s’éloigner du monde de La Première Loi. En tout cas, je lirai tout ça avec plaisir, en attendant un retour promis par Abercrombie dans sa première création.

Pays rougePays rouge (Red Country)
de Joe Abercrombie
traduit par Juliette Parichet
illustration de Didier Graffet & Dave Senior
éditions Bragelonne
569 pages (grand format)

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5 réflexions sur « Pays rouge, de Joe Abercrombie »

  1. Sur ma PAL, tout comme les deux autres « one-shots ». J’ai beaucoup apprécié la trilogie de « La Première Loi », je n’ai plus qu’à continuer ma découverte d’Abercrombie.

  2. Je n’ai encore rien lu de cet auteur mais j’ai La moitié d’un roi dans ma PAL, et ton avis sur ce livre me donne bien envie de découvrir cet auteur de façon plus approfondie 😉

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